Thierry
Pardo, titulaire d’un doctorat en éducation, éduque ses deux
enfants en dehors de l’école. Spécialiste des alternatives
éducatives, il parcourt le monde en famille pour présenter les
apports d’une posture libertaire. Auteur et conférencier, il
est également chercheur indépendant associé à l’Université du
Québec à Montréal.
En
marge de sa conférence organisée, vendredi 27
février, à
la maison des associations à Quimper
par l'association
Les Semeurs
d'Ecole
,
l'auteur
de « Une
éducation sans école », précise
sa vision de la notion d'apprentissage.
Quelle répartition des rôles
faites-vous entre éducation et enseignement ?
L'école a tendance à penser que les
apprentissages dépendent de l'enseignement. Pas mal de gens qui se
sont penchés sur la question ont constaté que non seulement
l'enseignement ne produit pas d'apprentissage, mais la plupart du
temps il l'empêche. Je pourrai citer Confucius qui disait que plus
le maître enseigne moins l'élève apprend.
Et le rôle des parents ?
Le rôle des parents, c'est de fournir
l'environnement dans lequel les apprentissages sont possibles, dans
une logique « Je donne les conditions, je fournis le terrain
pour que la graine éclose et fleurisse ». Je suis professeur
d'aïkido, discipline extrêmement complexe. Je ne peux pas vous la
télécharger. Je peux juste vous fournir l'environnement qui va vous
permettre de l'apprendre. Je ne peux pas vous enseigner la
complexité. Les apprentissages sont de la responsabilité de
l'apprenant.
Le rôle des parents est aussi de poser
des limites, non ?
Prenez un enfant turbulent, pas
concentré. Si vous lui donnez à tenir la bride d'un cheval, la
limite il va la trouver immédiatement. Mon fils de 9 ans n'est pas
un enfant obéissant. Mais quand il pratique le karting, il ne fait
pas n'importe quoi. Les limites lui sont données par
l'environnement.
Vous savez faire. Mais tout le monde
n'est pas docteur en éducation..
Il n'y a pas de diplôme de parent.
J'ai théorisé ces choses-là, mais un tas de gens fonctionnent très
bien sans les avoir théorisées. La vérité est dans la diversité.
On a un problème de diversité dans l'aventure scolaire, parce que
l'aventure éducative est diverse. Or on ne met pas en question les
quatre murs, l'assignation à une chaise, le programme, le
calendrier, les jeux de pouvoir...
Un enfant de 8/10 ans, la dernière
chose qu'il veut faire, c'est aller s'asseoir 8h par jour sur une
chaise. Je ne comprends pas que ce qu'on a trouvé de mieux pour
élever nos enfants, c'est cet enfermement-là !
Existe-t-il des alternatives ?
Existe-t-il des alternatives ?
Oui, il y a des écoles alternatives,
démocratiques. On va pousser les murs. Cela correspond à des choix
de vie. Et parents et enfants s'y retrouvent.
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